Tokyo, Sushi, Mikado, Skimo… des noms devenus courants pour baptiser des chiens venus tout droit du pays du soleil levant. Depuis quelques années, les chiens japonais ont clairement gagné le cœur des Français. C’est même devenu un vrai phénomène de mode, et si l’on ne peut que se réjouir de voir ces belles bêtes dans les rues de Paris, attention à ne pas faire n’importe quoi aves ces races très anciennes.
Sur la douzaine de races japonaises existante, trois ne sont plus vraiment confidentielles : il y a d’abord le Shiba Inu, qui signifie « petit chien », qui dépasse rarement les dix kilos, et se fait remarquer par son look vulpin, son pelage de peluche et sa queue enroulée en tire-bouchon sur le bas du dos. On a ensuite l’Akita Inu, clairement la taille du dessus, oreilles pointues, poil court, robe souvent sésame, et enfin l’Akita américain, qui comme son nom ne l’indique pas est bel et bien originaire du Japon, avant d’avoir été importé aux Etats-Unis après la seconde guerre mondiale. Il est issu de croisements entre l’Akita Inu, des bergers allemands ou des molossoïdes pour accentuer leur puissance et leur combativité.
Plus d’un an d’attente
Fleur-Marie Missant, directrice adjointe de la Centrale Canine, est formelle sur l’engouement actuel : « L’Akita a une croissance régulière ; pour le Shiba, c’est exponentiel. En 2011, on comptait 360 inscriptions au LOF (livre des origines françaises) ; en 2021, ils sont 2691, avec une hausse de + 29 % entre 2020 et 2021 ». Les élevages se sont multipliés pour répondre à cette demande (pour le meilleur et pour le pire). Malgré cela, le temps d’attente pour se procurer un Shiba reste long : plus d’un an et demi généralement ! Alors les filières d’importation peu scrupuleuses des pays de l’Est marchent à plein régime. On ne rappellera jamais assez l’importance de la provenance de son animal. Il est loin le temps où pour avoir un Shiba, on allait directement le chercher… au Japon ! (Natsu, le chien du youtubeur Squeezie, a fait ce voyage).
Pourquoi cette mode ? La recherche d’exotisme et d’originalité, mais aussi la passion pour la culture japonaise, les mangas ou les jeux vidéos, expliquent la popularité de ces races aujourd’hui, surtout auprès des jeunes. L’Akita Inu a par exemple eu son heure de gloire à Hollywood avec le film Hatchi relatant l’histoire vraie de ce chien qui, dans les années 30 à Tokyo, attendait chaque soir, durant plusieurs années, son maître – décédé- à la gare à laquelle il avait l’habitude de le retrouver. Ces chiens japonais sont donc légendaires et kawaii (mignons), d’où leur succès.
Face à cet engouement pour le Shiba et les Akita, on déplore malheureusement aussi un nombre croissant d’abandons. Emmanuelle Demouliez est présidente de l’association Akita Home, basée en Loire Atlantique, depuis plus de 10 ans ; elle prend en charge plus de 300 chiens japonais par an : « 96 % des abandons ou des difficultés rencontrées avec les Shiba et les Akita auraient pu être évités. Ce sont des gens qui n’ont pas pris la mesure d’une vie avec un chien sur 15 ans, mais aussi beaucoup d’erreurs de casting. Ces chiens ne sont absolument pas faits pour tout le monde : ils ne devraient jamais être vendus en animalerie ou dans les salons du chiot ». Shiba et Akita sont des chiens dits « primitifs » : très instinctifs, hypersensibles et réactifs, ils n’obéiront jamais au doigt et à l’œil. Ils agiront en fonction de leur intérêt et rarement pour plaire à leur maître. Alors, lorsqu’un tel caractère est celui d’un chien de 50 kilos comme un Akita, il vaut mieux y réfléchir à deux fois.
Tout sauf une peluche
Laetitia Coral, 32 ans, est propriétaire de deux Akita, Yuki et Yume, un mâle et une femelle, et partage avec passion son expérience sur les réseaux sociaux ou son blog www.akitathereallife.com. « L’Akita n’est pas un chien de famille. Il passe très vite les échelons de la communication, grogne facilement et les morsures arrivent beaucoup plus vite qu’avec un autre chien. De bonnes connaissances en communication canine sont indispensables pour anticiper et agir à bon escient ». Pour l’Akita comme pour le Shiba, une socialisation de qualité est un vrai enjeu, car les relations avec les congénères peuvent être houleuses, surtout pour des animaux de même sexe. Alors oui, ces chiens demandent du travail, du temps, de la constance et de la cohérence. L’aspect peluche du Shiba ne doit jamais faire oublier ses caractéristiques comportementales.
Pour Emmanuelle Demouliez, lorsqu’on se lance dans l’aventure avec un chien japonais, il faut avoir en tête une sorte de code bushido, les règles morales de samouraïs : « Pour être un bon maître, il faut être respecté et respectable ».
Author: David Bryant
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